CLOSE UP : Véronique Champollion
lundi 8 février 2021, 14:13 close up Lien permanent
Née à Valence dans le sud de la France, diplômée en 1981
de l'école des Arts Décoratifs à Paris, Véronique Champollion vit et travaille à Antibes où elle donne des cours d’art plastique et de dessin.
Véronique Champollion expose sur la Côte d'Azur depuis plus d'une vingtaine
d'années: peintures (huile et acrylique) , sculptures (papier mâché ou résine), photos repeintes.
L'artiste réinvente les sujets classiques ou populaires en faisant cohabiter les images du quotidien avec sa propre interprétation du monde. En mêlant ses couleurs intenses à tous les stéréotypes de l'histoire de l'art, de la mythologie ou de la vie quotidienne elle produit une œuvre foisonnante.
« Je devins un opéra fabuleux » par Frédéric Voilley, Citations de A. Rimbaud
Embrassant simultanément ou tour à tour la mythologie, le conte de fées, l’Histoire, aussi bien que la vie actuelle, toujours à la conquête de nouveaux territoires à investir, l’œuvre de Véronique Champollion semble naître d’une insatiable compulsion, d’une ambition quasi-hugolienne- ou plutôt d’un délire rimbaldien, même si elle n’en a pas la tragique violence.
Il s’agit pour elle aussi de soustraire le monde à l’oubli et à la mort, de sauver des êtres de la médiocrité de leur destin. Renaissant sous ses doigts, ses héros-monstres mythiques, nains, anges, stars, animaux- portent leur privilège avec l’innocente assurance des élus.
L’insignifiant, la bassesse ne seront plus, nos plates turpitudes vont fondre devant « l’extase harmonique », devant « l’héroïsme de la découverte ». Nous serons libérés de l’inexorable banalité quotidienne par ce nouveau peuple de monstres fraternels qui savent « donner leur vie entière tous les jours ».
En 2018, à la demande d' Arielle Rometti (Ichnos éditions), Véronique Champollion illustre le Bestiaire d'Apollionaire. La parution du livre donnera lieu à une exposition des œuvres originales à la galerie Transartcafé.Sous le regard des Dieux, un songe d’une nuit d’été, avec sa part de grotesque, de dérision, de drame (mais la Mort sera désormais « sans pleurs ») se joue sur le rivage d’ « une mer troublée par la naissance éternelle de Vénus ». L’invention protéiforme, en mutation constante de Véronique Champollion conservera toujours la grande marge d’improvisation, d’irrationnel, d’imprévisible, qui est le propre du rêve. « J’ai seul(e) la clef de cette parade sauvage » nous prévient l’illuminé (e). Un peu éberlués, nous attendons la suite de ce défilé qui nous entraîne dans son sillage.
Grâce aux inventions de Véronique Champollion, où jeu et drame, tendresse et ironie se côtoient, nous pénétrons dans ce jardin des délices, qui s’offre frais et vivant comme au premier jour. Frédéric Voilley